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Le dopage au grand jour

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Le 28 juillet 1998, l'équipe TVM est interpellée par la police à l'arrivée à Albertville.
publié le 12 juillet 2003 à 23h53

Albertville, envoyée spéciale.

La Savoie aura vécu le 29 juillet 1998 un bien curieux passage du Tour. Le peloton devait longer le lac d'Annecy et celui du Bourget pour relier Albertville à Aix-les-Bains. L'étape sera finalement annulée par les organisateurs. Les familles, tout à leur pique-nique champêtre, auront assisté, en guise de course, à un spectacle inédit. Laurent Jalabert arrache son dossard, vite imité par Marco Pantani. Manolo Saiz, directeur sportif de l'équipe espagnole Once, embarque à mi-course tous ses coureurs vers l'hôtel. Le peloton, qui roule à petite vitesse, bruisse d'infinis conciliabules. L'interpellation des cyclistes de l'équipe néerlandaise TVM la veille à Albertville est la cause de cette fronde. «C'est scandaleux. Au lit, sans massage, sans manger», fulmine l'un. «Il paraît que ce soir, il y aura de nouvelles perquisitions», s'inquiète l'autre.

Choqués. Les cyclistes sont à l'unisson de l'organisateur. Le matin du départ, Jean-Marie Leblanc n'avait pas caché son agacement face aux méthodes policières. «Je suis profondément choqué par la manière dont les autorités sont intervenues hier soir auprès des TVM. Rendez-vous compte qu'on a laissé ces coureurs regagner leur hôtel après minuit. Pourquoi les traiter de la sorte ?», avait lancé le directeur de l'épreuve. Les cyclistes, très divisés, s'en remettent finalement à Bjarne Riis. Le vainqueur du Tour 1996 parle couramment cinq langues. Il se fait logiquement l'interprète du peloton auprès de la dire