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Libération

L'ennui gagne une épreuve formatée

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Stratégies et victoires attendues plombent l'intérêt.
publié le 14 juillet 2003 à 23h53

L'Alpe d'Huez, envoyée spéciale.

Le Tour s'ennuie. Enfin, les suiveurs. Car la foule innombrable qui se presse sur les pentes de L'Alpe d'Huez a l'air de passer un bon moment en attendant d'apercevoir ses idoles. Le Tour 2003 leur laissera le souvenir d'un pique-nique ensoleillé, familial ou entre amis. Celui qui observe les trois semaines de course, étape après étape, ronge son frein et lutte contre le sommeil. Car toute l'épreuve est absolument formatée. La première semaine, le parcours, rigoureusement plat, permet aux nombreuses équipes de sprinters de se montrer. Petacchi (Fassa Bortolo) avait déjà gagné le pseudonyme de «Petacchiant» avant de remporter sa quatrième victoire à Lyon. Le peloton a des raisons de lui en vouloir, car bien des équipes sont bredouilles de victoires, donc de primes.

La dernière ligne droite interminable, dans une mégalopole complètement fermée à la circulation, ne laissait en tout cas aucune chance aux échappées. Il faut dire que la télévision adore les arrivées au sprint, fort spectaculaires. Seul un contre-la-montre par équipes, de Joinville à Saint-Dizier, vient rappeler au peloton qui est le boss, le Texan, encore et toujours depuis 1999.

Attaquer. L'ancien double vainqueur de l'épreuve Laurent Fignon, commentateur chez Eurosport, ne cache pas son ennui depuis le début des années 90. «Il y a des Tours de France chiants. Ça manque de peps», confie-t-il au Journal du dimanche. Depuis qu'Armstrong domine le sujet, aucune équipe n'ose l'attaquer.