A l'occasion du centenaire du Tour de France, «Libération» revisite les petites et grandes histoires liées à l'étape du jour.
Marseille envoyé spécial
D'autres d'Endoume, des Caillols, de Belsunce, de Baille ou de Saint Barnabé l'auraient pris avec philosophie, préparés par naissance, culture, tropisme au quart d'heure marseillais qui vaut bien le romain, l'africain ou l'antillais. Bref, au rendez-vous à horloge variable, au temps élastique, aux chronos décalés. Mais, bien que maire indiscutable de la cité phocéenne pendant trente-huit années continues, le Languedocien Gaston Defferre n'était pas marseillais et prit très mal son rendez-vous manqué avec la 58e édition du Tour de France, arrivée bien trop tôt sur le Vieux-Port, un 10 juillet 1971.
«Agitation». Pour l'anecdote sans importance, on rappellera que ce fut une belle année de contestation «gauchiste», au point que, désireux de se mettre au goût du jour, un prestigieux journal du soir avait même créé une rubrique «Agitation». Celle du Tour fut d'une tout autre trempe avec un «Cannibale» belge déchaîné contre un «Fier Castillan» enragé, soit un duel vendu avec des mots de plomb par l'Equipe : «Ils restituent la légende des géants du Tour». De cette bagarre entre Eddy Merckx et Luis Ocana puisque c'est d'eux qu'il s'agissait Gaston Defferre, pourtant habitué à évoluer parmi les grands, fut une indirecte victime. Si d'innombrables ouvrages consacrés au Tour mentionnent l'avance considérable prise ce jour-là par les