LA GRANDE BOUCLE, D'ICI, DE LA (10/17) Fric-frac et tohu-bohu à Toulouse
Ingrédients de la 3e étape du premier Tour de France : vol de bicyclettes, foire aux bestiaux et collision à l'arrivée ...
A l'occasion du centenaire du Tour de France, «Libération» revisite les petites et grandes histoires, liées à l'étape du jour.
Toulouse de notre correspondant
Le voleur de vélos s'est fait doubler en haut de la côte. Ce 10 juillet 1903, jour d'arrivée d'étape à Toulouse après 1 226 kilomètres de course depuis Paris, Henri Gourg, 41 ans, ébéniste rue de la Paix, vient de se voir condamner à trois mois et un jour de prison ferme quand son acolyte, lui aussi braqueur de bicyclettes, s'en tire avec zéro condamnation et quasiment les félicitations du tribunal. Les aléas du sport et de la justice.
Les tenons et mortaises des tiroirs de commode sont la spécialité d'Henri Gourg. «Ce garçon est appliqué, explique, à la barre, le témoin Ernest Lefoy qui l'a vu à l'oeuvre. Il soigne son travail.» L'ébéniste de la rue de la Paix a une telle adresse dans les doigts qu'il utilise aussi ses outils à tout autre chose que son art. «Vous avez déjà eu affaire avec notre juridiction», lance à son adresse le président du tribunal de première instance de Toulouse, sans préciser en quelle occasion.
Charrette anglaise. Pour le coup, c'est avec un ciseau à bois et un bout de fil de fer qu'Henri Gourg est parti forcer l'entrée d'un magasin de la rue d'Aubuisson. L'enseigne y indique qu'il s'agit d'un «marchand d'a