Toulouse envoyé spécial
Chaque jour, le suiveur guette une victoire tricolore en touillant son bol de Ricoré. Mais comme il est très pieux et très malin, il a déjà fait brûler des cierges en l'honneur de Saint-Richard, le saint patron des cols. Toutes les abbatiales de la route du Tour y sont passées. Il fait aussi dans la basilique. Roman ou gothique, tout lui est bon. Il ne s'en plaint d'ailleurs pas : c'est de l'argent bien placé comme on l'a vu à Morzine (victoire de Virenque). La France a horreur du fanatisme religieux, sauf pour Virenque. C'est l'exception hexagonale. A Toulouse et sa Cité de l'espace, le suiveur aurait, par exemple, vu un exploit à la Gabriel Voisin de l'équipe Brioche La Boulangère qui roulait en cette fin de course en phase de décollage. Ou même à la Carlos Da Cruz, le sprinteur de poche de la fdjeux. com échappé en compagnie de sept coursiers au kilomètre 57 de cette étape de 153 km (Nozal, O Grady, Portal, De Groot, Rogers, Cuesta et Da Cruz). Parti à 14 km du but, Juan Antonio Flecha (ibanesto) coupe la ligne, légèrement détaché sur de Groot (Rabobank) qui sprinte devant Nozal (Once). Le suiveur en a déjà vu de bien belles, mais là, on peut dire que le Tour a mis le paquet.
Belle histoire. C'est le triomphe de l'Argentine chez Carlos Gardel. Car Flecha est né à Buenos Aires. Il a 25 ans. C'est un bel homme qui pédale souplement. C'est vraiment une victoire faite pour les gros tirages de la presse du coeur. Le Tour possède une remarquable expérience