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70 ans de passion à Ax-les-Thermes

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En 1933, il a 12 ans et le Tour lui tombe dessus. Depuis,Robert a emporté, dans ce qui est devenu le métronome de sa vie, son épouse et ses copains.
publié le 19 juillet 2003 à 0h06

Ax-les-Thermes envoyé spécial

La première irruption du Tour dans Ax l'Ariégeoise, c'était en 1933. Grandi au hameau de Savignac-les-Ormeaux, tout proche de la station thermale, Robert Fugairon était à l'arrivée. Devant le Grand Café, debout et pas très haut. Il avait 12 ans et ne s'était pas encore amoché en s'envolant par-dessus un guidon de vélo. Cette année-là, précisément le jour de la Fête nationale, il ne rêvait pas encore de bosses, de côtes, de pics et d'altitudes en patientant avec d'autres gamins au poste de contrôle installé devant le débit de boissons. Au bout de l'attente, et de la ligne droite, il y avait simplement une récompense sans prix pour des adolescents sans beaucoup de distractions : accompagner les coureurs les moins fortunés dans des familles d'accueil pour la nuit d'étape.

Cuvette. Les organisateurs lui confièrent Léon Levet, un «touriste routier» belge, entendez un indépendant non rattaché à une équipe nationale. Robert l'emmena chez la dame Boussioux où il dut bien dormir car, le lendemain, Léon Levet l'emporta à Luchon. Après, rien ne fut tout à fait pareil dans la vie de Robert Fugairon. «La passion m'avait pris.» «Et elle ne l'a pas lâché. A l'approche du centenaire, il est enragé comme jamais», ajoute Marie-Louise, dite Malou, l'épouse et complice qui, au chapitre des souvenirs mutuels un rien confus, malmène gentiment son cycliste d'homme avec des «N'importe quoi ! Tu dérailles...».

Des six autres étapes venues s'échouer dans la cuvette de la st