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A Luz, une gifle pour Hinault

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A l'arrivée à Luz, en 1985, «le Blaireau» est maillot jaune. Mais l'étape l'a épuisé, il a presque senti le Tour lui échapper. Sur le podium, il se montre très peu aimable avec le maire.
publié le 21 juillet 2003 à 0h09

Luz-Saint-Sauveur

envoyé spécial

Comme les ours de la région, certains croient l'avoir aperçue même si elle n'a jamais été donnée ni reçue, bien que jugée parfaitement plausible. La gifle d'un Bernard Hinault énervé en direction d'officiels, au terme de la journée du 17 juillet 1985, fait partie des rumeurs traînant dans le sillage de la grande histoire du Tour. Les gens sont notamment ce que les autres imaginent. D'Hinault, on croyait tout possible, sur un vélo mais aussi dans le registre de la mauvaise humeur ou, si l'on préfère, du tempérament affirmé, comme le prouvait son rôle supposé de leader dans la grève des coureurs à Valence-d'Agen en 1978 ou ses entretiens orageux avec certains journalistes.

Calvaire. Ce 17 juillet, après une étape calvaire de 210 kilomètres commencée à Toulouse et parcourue en sept heures, il termine 18e, à quatre minutes et cinq secondes du vainqueur, l'Espagnol Pedro Delgado. A l'arrivée, dans la station de Luz-Ardiden, exactement sur les pentes dépouillées d'Aulian, le Blaireau a la tête des mauvais jours. Il a souffert, on l'a fait souffrir, on l'a vu souffrir. Trois jours plus tôt, il a été mêlé à une chute à Saint-Etienne. Verdict : fracture à la base du nez. Pas l'idéal pour franchir les cols. Et Greg Lemond, son lieutenant américain de la Vie claire, lui colle au maillot et semble prêt à fouler sous sa roue conquérante son statut de futur quintuple vainqueur du Tour. Donc, au départ de Toulouse, Hinault broie du noir.

A Luz, les organisateur