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Comment le Tour a sauvé ses images

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La diffusion télé était une cible pour les intermittents mais les techniciens, jaloux de leurs privilèges et peu syndiqués, ne se sont pas mobilisés.
publié le 21 juillet 2003 à 0h09

Loudenvielle envoyée spéciale

Où y a-t-il la plus forte concentration d'intermittents en juillet ? Sur le Tour de France. Quel spectacle représente les plus gros enjeux financiers ? Le Tour de France. Et pourtant, la Grande Boucle arrivera à Paris sans que sa retransmission audiovisuelle soit le moins du monde perturbée. 180 intermittents travaillent pour France Télévisions, sur ce festival itinérant. Un mouvement revendicatif s'est pourtant dessiné pendant la première semaine, alors que la mobilisation des intermittents des spectacles vivants n'avait pas encore entraîné l'annulation du Festival d'Avignon.

Ecran vide. Tous les matins, une AG avait lieu autour des deux cars de production de Lille et Toulouse, appartenant aux moyens nationaux de France 3. «Les personnes motivées n'ont jamais été plus d'une trentaine. Nous n'avons jamais voulu perturber la course, juste utiliser les moyens légaux pour nous faire entendre, à savoir la grève», raconte l'un d'eux, qui souhaite garder l'anonymat. Mille fois plus convaincant qu'un peloton arrêté une minute par des manifestants, un écran vide en plein sprint final aurait réduit la Grande Boucle à ce qu'on en voit du bord des routes : quelques secondes de passage d'un peloton à 40 km/h. Une vitesse où il est impossible de distinguer son favori. La non-retransmission aurait laissé des pages blanches dans les gazettes. Car, comme le commun des mortels, les journalistes suivent l'étape à la télévision, regroupés sous une grande tente près