Professeur de sports et entraîneur, Antoine Vayer, 40 ans, dirige AlternatiV, une cellule de recherche d'entraînement à Laval (Mayenne). Et chronique le Tour pour Libération.
Perplexes après l'analyse de la traversée des Alpes la plus rapide de toute l'histoire (Libération du 17 juillet), nous attendions avec crainte les Pyrénées. Et nous sommes sidérés. Les athlètes cyclistes nivellent encore leurs performances vers le haut. Jusqu'où ? Comme si les années EPO and Co n'avaient pas existé. Jugeons plutôt.
C'est sûrement la moyenne horaire historique de la première étape pyrénéenne de 198 kilomètres à 37,45 km/h qui a fait échouer Ullrich à 13 secondes du record de Laiseka, au final du plateau de Bonascre. Le lendemain, sur six cols, l'Allemand pédale encore allégrement le cul vissé sur sa selle à 34,62 km/h derrière Virenque. Une force phénoménale pour celui qui est un des derniers purs produits d'ex-Allemagne de l'Est. «Biologique», disait Richard son dauphin en 1997. Ce dernier nous a d'ailleurs resservi son show sur son vélo «chouchou» dans un plan merchandising. Tout comme Gilberto Simoni, le vainqueur de Loudenvielle qui a enfin pu faire passer la frontière à «Coco», sa machine italienne. Tout ça pour une journée after Giro, entre potes.
Faisons aussi les comptes après la victoire d'Armstrong dans le troisième volet du triptyque sur les hauteurs de Luz Ardiden à plus de 35 km/h de moyenne. Il reste une étape de montagne, un contre-la-montre et trois étapes de plat avant Par