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Libération

Ullrich, le retour

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L'Allemand, deuxième derrière Armstrong, nage dans la confiance.
publié le 23 juillet 2003 à 0h13

Pau envoyé spécial

Hier, c'était la causerie du dauphin du roi dans le jardin d'été de l'équipe Bianchi. La presse était reçue en audience. Elle s'était faite belle pour soumettre à la question l'homme qui conteste chaque jour le pouvoir de Lance Armstrong : «Jan, allez-vous gagner le Tour ?» Jamais, depuis le début du Tour 2003, rendez-vous ne fut si couru. Le dauphin Jan parle allemand, la cour n'y entend rien, mais sait quand même tout sur Ullrich. Poids-taille. Elle l'étudie à la loupe. Compare des photos. Avant-après. Puis compte sur son boulier ses taches de rousseur. Soustrait son âge (30 ans en décembre) et trouve son compte dans de merveilleux calculs pascaliens où il est question d'un janséniste allemand qui bouscule un jésuite américain de 32 ans.

Princes de Saxe. L'histoire nous a appris qu'à la fin, c'est souvent le jésuite qui gagne. Voilà dans quel état d'esprit étaient tous les princes de Saxe et de Prusse de la presse écrite qui traduisaient à leurs cousins de Saintonge et de Bourgogne les propos du leader de la Bianchi. Propos immédiatement retraduits pour la branche télégraphique des Winsdor, qui, eux-mêmes, les retranscrivaient en temps réel pour les Bourbons espagnols et les princes de Savoie qui avaient Rome en ligne. Et ainsi de suite.

Comment allait-il s'y prendre pour remporter ce Tour 2003 ? De quelles armées disposait-il pour mettre à mal l'US Postal et ses chariots bourrés de poudre ? «D'abord, tout est possible.» «Ah !», a fait la presse. Puis Ullri