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Libération

Le Tour, royaume perdu de la presse écrite

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La télévision reine contraint les journalistes de plume à s'effacer.
publié le 24 juillet 2003 à 0h16

Bayonne envoyée spéciale

Daniel Baal, le directeur adjoint du Tour, aurait aimé faire journaliste. Mais le conseiller d'orientation de son lycée l'en a dissuadé. «Il n'y a pas de débouchés», confiait le Poulidor de la direction du Tour au journal le Monde. Il est devenu banquier avant qu'Amaury Sport Organisation (ASO) l'embauche en 2001 comme grand vizir devant attendre patiemment de devenir calife. Jean-Marie Leblanc, qui l'a fait venir comme dauphin quand il avait 57 ans, ne veut plus partir à la retraite à 60 ans. Air du temps.

Quelques jours auparavant, c'est le chef de presse du Tour qui confiait, dans les mêmes colonnes vespérales, son opinion sur le métier de journaliste. Pour y déplorer amèrement la fin des «monstres sacrés» et le sens de «l'épique», en voie de disparition chez les gens de plume. Le responsable de la communication de l'épreuve se défendait pourtant de promouvoir un spectacle désormais exclusivement fait pour la télévision. La preuve ? L'heure de l'arrivée, jamais au-delà de 17 h 30, histoire que la presse écrite ait tout le temps de noircir des pages entières. La tentation était forte en effet de faire coïncider l'arrivée de l'étape avec la fin du journal télévisé. Audience assurée pour le 20 heures de France 2. Cela nous mettrait les cyclistes à 21 h 30 dans les mains du masseur, à 22 h 30 à table et à plus de minuit au lit.

Traire les coursiers. De qui se moque-t-on ? Du beau métier de journaliste, qui en prend pour son grade. Car il n'est pas de tou