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Libération

Une salle des marchés ambulante

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VIP et sponsors viennent négocier des contrats qui n'ont rien à voir avec le Tour.
publié le 25 juillet 2003 à 0h20

Bordeaux envoyée spéciale

Le Tour du centenaire est une belle affaire financière, avec un chiffre d'affaires en hausse de plus de 15 % par rapport à 2002. La Grande Boucle satisfait ses partenaires comme ses sponsors, ravis des audiences exceptionnelles de France Télévisions (lire Libération du 16 juillet). Aucun tort à l'image ne vient gâcher la fête, puisque aucune nouvelle affaire de dopage n'a éclaté jusqu'à l'arrivée de la 17e étape. A croire que les gabelous ont désormais d'autres chats à fouetter en juillet. Mesurer le poids financier d'un événement comme le Tour devient toutefois de plus en plus difficile.

Confidentiel-défense. Traditionnellement, ASO refuse de dévoiler ses bénéfices. La marge du groupe, c'est confidentiel-défense, quitte à payer des amendes pour non-publication de résultats annuels. Centenaire ou pas, la tradition est résolument maintenue. Mais l'afflux de VIP et d'invités des sponsors, avec des PDG qui paradent dans de belles voitures noires, a transformé la course en une salle de marché. Les affaires se traitent au détour d'une coupe de champagne en remontant le peloton.

Cette nouvelle catégorie de suiveurs, de plus en plus nombreux et de mieux en mieux choyés, transforme totalement la mémoire cycliste du centenaire. Bientôt on ne dira plus : «Nice-Pra-Loup ? L'étape où Thévenet a fusillé Merckx en 1975.» Mais : «Dax-Bordeaux ? L'étape où IBM a négocié le rachat de Bull en 2003.» Le contre-la-montre nantais de demain sera peut-être aussi décisif pour