Le Lance Armstrong du XXIe siècle ne diffère pas de celui du XXe. C'est le règne absolutiste de Louis XIV qui se mélange à la ferveur bigote de Charles X sur les choses cyclistes. Pourtant Lance est comme tous les hommes. Il se compose de deux jambes, d'un haut buste, d'un beau visage, et d'un nez. Et quel nez ! Plus droit que celui de Louis XI. C'est un nez profilé, pas un nez de Bourbon, non plutôt un nez de concours, un peu comme celui du suiveur. D'où une communion d'esprit évidente qui lie le forçat de la pédale et celui du clavier. Lance a mis la France à ses pieds et elle ne bouge pas une oreille. Elle regarde son bon maître qui lui sourit en retour : «Je reviendrai pour un sixième Tour, mais c'était le plus difficile des cinq.» C'est une image qui restera. Voilà donc cinq Tours dans sa grosse valise. Il a quand même sauté dessus pour qu'elle ferme, car ce cinquième était mal plié. Jan Ullrich (Bianchi) lui chiffonnait son maillot tous les jours. Mais samedi, la chute d'Ullrich dans le contre la montre entre Pornic et Nantes a mis fin au suspense. La victoire est revenue à David Millar (Cofidis) sous des hallebardes et c'est bien comme ça.
Hier, la France n'a pas tout perdu, puisque c'est le sprinter de Jean Delatour, Jean-Patrick Nazon, qui fut un jour un jaune, qui a enlevé l'étape sur les Champs-Elysées, devant Baden Cooke (fdjeux. com) et Robbie McEwen (Loto-Domo). A l'issue du dernier jour le maillot vert revient donc à Cooke. Quant à Richard Virenque (QuickStep-D