Le MotoGP tel qu'il avait été imaginé il y a deux ans, semble avoir pris la mesure escomptée. Désormais, on ne dit plus : «Contre Valentino Rossi, on ne peut rien faire». Les machines font jeu égal et la victoire est de plus en plus disputée. Ainsi, Rossi, favori logique d'une catégorie qu'il domine depuis deux ans par son talent, et grâce à une mécanique presque infaillible, doit enfin sortir le grand jeu pour s'imposer, quand il y arrive. Car cette saison, le champion du monde en titre a fort à faire. Le constructeur japonais Honda semble avoir redistribué ses pièces révolutionnaires de façon plus équitable, de manière à ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier.
Dernier virage. C'est ainsi que Rossi, bien que 4e temps des essais samedi derrière le Romain Max Biaggi (Honda), l'incroyable Irlandais Jeremy McWilliams sur sa toute nouvelle Proton et l'Italien Loris Capirossi (Ducati) est parti comme une fusée en tête de la course, avant de voir rappliquer dans son sillage l'étonnant Catalan Sete Gibernau. Le coéquipier de Daijiro Katoh, décédé en début de saison après une chute au Grand Prix du Japon, vainqueur, tout comme Rossi, de trois courses cette année, est non seulement revenu sur l'Italien, l'a dépassé aux deux tiers de la course et, surtout, ne s'est pas laissé impressionné par la tactique du champion du monde. Rossi avouait, après la course, qu'il avait prévu de passer son rival espagnol dans l'avant-dernier virage et cette stratégie ne réussit qu'à moitié