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Libération
Interview

«Jouer la dynamique collective»

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publié le 28 juillet 2003 à 0h23

Narbonne envoyé spécial

Robert Poirier, directeur technique national de l'athlétisme français, revient sur l'excellent début de saison des athlètes tricolores et sur les blessures qui handicapent certaines têtes d'affiche (Mazzouzi, Diagana, Barber).

N'avez-vous pas accordé trop de dérogations, ce qui a décrédibilisé en partie ces championnats ?

Je préfère convaincre. Il y a deux ans, j'avais privé Bouabdellah Tahri (3 000 m steeple) des Mondiaux d'Edmonton pour cause de non-participation aux championnats de France. L'exemple n'a pas porté. Les athlètes, ou plutôt leur entourage immédiat, «consomment» les moyens que la Fédération ou l'Insep (Institut national du sport et de l'éducation physique) mettent à leur disposition, et ne s'occupent pas de renvoyer l'ascenseur en participant aux championnats une fois installés au sommet.

Trois ans après le fiasco de Sydney (aucune médaille tricolore), l'athlétisme français connaît une embellie. Avez-vous remis en cause la vision traditionnellement «collective» qui prévaut en France?

J'ai précisément fait l'inverse : nous avons insisté sur la dynamique collective, que je sais porteuse de progrès individuel. Concrètement, j'essaye de limiter l'influence de l'entourage immédiat des athlètes. Avant, ils arrivaient et repartaient quand ils voulaient des grands championnats. Désormais, il faut mon autorisation et, dans ce cas, l'athlète paye le voyage de sa poche. Quand Stéphane Diagana a été champion d'Europe sur 400 m haies à Munich l'an passé