Sydney envoyé spécial
Les All Blacks ont humilié samedi les Australiens, doubles champions du monde, chez eux, dans leur arène fétiche, le stade olympique de Sydney. Les Blacks les ont laminés 50 à 21, 7 essais à 3, un record. Ils ont pris une option pour reprendre à leurs voisins la Bledisloe Cup, que les Wallabies leur avaient chipée il y a cinq ans, après un siècle de domination néo-zélandaise. Les panthères noires sont aussi bien parties pour conserver leur titre dans le Tri-Nations : la semaine dernière, à Pretoria, elles avaient dévoré avec la même gourmandise les Springboks sud-africains (52-16).
Treizistes. A trois mois de la Coupe du monde ici même, «c'est bon pour le moral», assurait le laconique entraîneur des Blacks, John Mitchell. Les Wallabies ont mal joué. Leur coach Eddie Jones voulait combattre la vélocité et l'inspiration des attaquants Blacks en injectant dans son équipe une dose d'«imprévisible». Pour la première fois, il avait lancé dans la bataille ses trois-quarts venus du XIII : les ailiers Wendell Sailor et Lote Tuqiri, et le centre Matt Rodgers. Déjà battus par les Anglais et les Sud-Africains, les Australiens ont pris le risque de faire le contraire de ce qu'ils prêchent et pratiquent depuis dix ans : ils ont abandonné leur jeu patient, méthodique, structuré.
Mais les Australiens n'ont pas les armes pour prendre les Blacks à leur jeu. Ils se sont exposés en défense, et leur ont offert ou rendu de nombreux ballons. Les avants australiens prennent bien