A une époque, les circuits de Formule 1 déroulaient leurs virages sur des sites naturels. C'est ce qui les rendait grandioses. La plupart de ces lieux saints du pilotage ont aujourd'hui disparu, à l'instar des circuits de Rouen, tracés dans la forêt des Essarts, du circuit Charade en Auvergne, du Nurburgring en Allemagne (22 kilomètres, 170 virages) ou encore de Watkins Glen aux Etats-Unis. Comme quelques autres, ces circuits de légende ont été sacrifiés au nom de la sécurité. Seul survivant de cette époque, celui de Spa-Francorchamps devrait réapparaître au calendrier la saison prochaine. Mais le tracé ardennais n'a pas échappé, lui non plus, à une mise aux standards de la F1 moderne et y a perdu une partie de son âme.
Dernière victime en date, le circuit d'Hockenheim, qui accueille ce week-end le Grand Prix d'Allemagne, douzième manche de la saison. Jusqu'en 2001, le circuit allemand était l'un des plus rapides et surtout l'un des plus dangereux du championnat avec ses interminables lignes droites cassées par d'aberrantes chicanes. Des chicanes qui se sont généralisées sur la plupart des tracés pour casser la vitesse des monoplaces, répondant ainsi à un triste phénomène de mode. Elles ont succédé aux rails de sécurité (un véritable progrès dans ce domaine), aux multiples rangées de grillage pour ralentir les voitures en cas de sortie de piste, puis aux zones de dégagement de plus en plus larges, agrémentées des fameux bacs à sable, et désormais aux zones de dégagement en bi