Béziers envoyé spécial
Pour les toros, on appelle ça le genio. Rien à voir avec le génie. Le genio est comme une crispation aigrie, une façon de rester sur ses gardes. Jeudi, les toros de Torrestrella, sauf Ojito, le premier adversaire de Conde, ont cette médiocrité. Si la bravoure est la générosité du don de soi, le genio se manifeste par l'incertitude et des moitiés de charges sans droiture. La faiblesse des Torrestrella, qui ne supportent qu'une pique, prise généralement sans bravoure, ajoute à leur avarice. «Toro de mierda», murmure Conde entre ses dents après un combat volontariste mais strictement droitier face à Coqueto. Conde opiniâtre ? N'exagérons rien. Devant Simplon et Envidiado, El Juli s'en sort par son infaillible technique, son sens de la posologie taurine. Il sait exactement ce qu'on peut demander au toro, évite les effets indésirables, connaît les voies d'administration pour donner une apparence de santé à un combat flageolant. Il coupe une oreille à Simplon pour une estocade époustouflante. On se dit que la pointe de violence de Envidiado plus sa vélocité confrontées à la caste de El Juli peuvent générer une jolie bagarre. El Juli a bien montré sur une paire de banderilles contre la barrière qu'il n'est pas homme à reculer. Sa muleta a de l'autorité mais Envidiado se dégonfle, surtout à gauche.
Méditation transcendantale. Ivan Garcia compense le manque de charbon des Torrestrella par son enthousiasme. Il accueille Chirimi par quatre largas à genoux, le condu