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Afrique: le pari de Dakar

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Au Sénégal, un centre accueille l'élite du continent.
publié le 22 août 2003 à 0h41

Dakar envoyé spécial

Puisqu'on s'intéressait à l'athlétisme africain, le chauffeur de taxi avait suggéré un spectacle édifiant en bord de mer, sur la route de la corniche, de la pointe des Almadies jusqu'au port, le long des plages «populaires», oubliées des guides touristiques. Là où, quotidiennement, entre chien et loup, des centaines de Dakarois viennent s'agiter en cadence : abdos fessiers, étirements, assouplissements, gym Tonic gratos, musculation dépouillée, avec, ici et là, une barre fixe en mauvais état et quelques haltères rouillés.

«L'effet Thiam». A Dakar, le sport est d'abord dans la rue et, jusqu'à présent, la rue était d'abord foot. Sauf que, maintenant, il y a «l'effet Thiam», l'incroyable popularité d'Amy M'Backe Thiam, championne du monde du 400 mètres à Edmonton en 2001, première athlète africaine francophone à glaner une médaille d'or, devenue illico l'emblème du «Sénégal qui gagne». Au même titre que les Lions de la Teranga, quart de finaliste de la Coupe du monde, ou que Youssou N'Dour, la voix d'or de la Médina.

Fille d'un cheminot de Kaolack, troisième ville et principal centre de production du sel dans le pays, la grande Thiam, 1,83 m de muscles et de raideur, doit aux humiliations infligées aux petits mâles de son collège ­ «je les battais toujours à la course» ­ d'avoir attiré l'attention de son professeur, entraîneur d'athlétisme à ses heures perdues. Montée à la capitale et inscrite dans un des meilleurs clubs de la ville, sa carrière a vraiment déc