Qui sera le José Bové du sport ? Une semaine durant, Saint-Denis devient le Larzac des «altersportifs». Pour la première fois, un forum mondial du sport (FMS) se tient parallèlement aux Mondiaux d'athlétisme. Maire PCF de la ville hôte et marathonien occasionnel, Patrick Braouezec croit qu'un «autre sport dans un autre monde» est possible. Aux abords du Stade de France, des élus, des sportifs, des chercheurs, des éducateurs, des médecins, réfléchissent à «une alternative» aux dérives actuelles : le trop plein d'argent, le dopage, le pillage du Sud, etc. Ce premier FMS a reçu le soutien financier du gouvernement français à la condition de ne pas céder trop à la provocation. «Ces débats ne sont pas phagocytés par la gauche, voire l'extrême gauche, rassure Braouezec. Nous cherchons surtout à provoquer une prise de conscience, à poser des questions.» Pierre Parlebas, lui, essaie d'y répondre. Sociologue, enseignant à la Sorbonne (Paris V), il vient de publier Jeux, sports et société (Insep Editions).
Peut-on parler de mondialisation du sport comme on évoque la mondialisation à propos de la consommation d'autres biens et services ?
Bien évidemment. Et ce n'est pas un phénomène récent. En 1896, on ne parlait certes pas de mondialisation. Mais les premiers Jeux olympiques, voulus par Coubertin, consacraient l'«universalité» du sport. Qui dit universalité dit homogénéité. En effet, la consécration de sports à l'échelle de la planète a entraîné la fin progressive de pratiques spécifiqu