Ils n'ont pas le même âge, ne viennent pas des mêmes continents et pratiquent des disciplines très éloignées et pourtant lundi soir, à l'issue de la tardive conférence de presse du nouveau roi du 100 m, le parallèle sautait aux yeux : Kim Collins est le pendant masculin de l'heptathlonienne suédoise Carolina Klüft. Un garçon sans fausse modestie mais encore capable de se tenir à distance de l'événement.
Boutades. Auréolé du titre le plus prestigieux de l'athlétisme, le sprinter de Saint-Kitts-et-Nevis célèbre son succès inattendu avec des boutades : «On mériterait d'avoir une île plus grande.» Ou, à propos des 45 000 âmes de son confetti caraïbe, «même pas de quoi remplir le Stade de France»... L'étudiant de la Texas Christian University de Fort-Worth, prétendument paresseux à l'entraînement, avait terminé septième de la finale des JO de Sydney et avait peu apprécié l'ambiance régnant alors dans le dernier carré du sprint mondial : «Incroyable, personne ne se parle, tout le monde joue au méchant, et ce Maurice Greene qui n'arrête pas de faire des grimaces pour intimider les gens. Ça ne marche pas avec moi.»
Lundi soir, il s'est bien gardé de commenter l'effondrement des favoris américains et britanniques auxquels il rendait généralement quelques kilos de muscles , tous humiliés, à l'exception de Darren Campbell, un bronze de fin de car rière. D'autres l'ont fait à sa place, et l'acte de décès de l'époque Maurice Greene figurait hier dans à peu près tous les médias.
Interrogé