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Libération
Portrait

Felix Sanchez, au top de l'humilité

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Le Dominicain défend son titre du 400 m haies ce soir.
publié le 29 août 2003 à 0h45

La passion bleue-blanc-rouge brouille un peu la vue. En France, 400 mètres haies rime avec Stéphane Diagana. Gloire à la peau dure, multimédaillé et «médaillable» éternel, symbole de sa discipline. Tant d'engouement fait oublier que voilà un moment que le 400 m haies a trouvé son patron. Il s'appelle Felix Sanchez, avec un S tatoué comme «Super Sanchez», invaincu depuis juillet 2001, grand favori de la finale de ce soir.

Mais, il est vrai que Sanchez n'est pas du genre à se gargariser de son omnipotence. Il fait au contraire démonstration à chaque micro tendu d'une curieuse gentillesse à l'égard de ses aînés. Sanchez admire Edwin Moses (pour son record de 112 courses sans défaite), l'Italien Fabrizio (champ ion du monde à Séville) ou encore Stéphane Diagana (pour sa longévité). Mais alors qu'il lustre la galerie de portraits des anciennes gloires, Super Sanchez est tout aussi régulier à décaniller ses adversaires (parfois les mêmes) sur le tartan.

Opportunisme. En juillet 2002, vainqueur à Saint-Denis, il avait salué avec révérence Diagana, une de ses victimes du jour, à peine la ligne d'arrivée franchie. Ainsi est Sanchez. Tant d'humilité dans la victoire est à des lieues de la bouffonnerie habituelle du sprint américain. Pourtant, Sanchez est dominicain par ses parents (qui ont émigré aux Etats-Unis avant sa naissance), mais surtout par opportunisme. Né à New York, Felix pousse en Californie et aurait fort bien pu courir pour la bannière étoilée. Mais en 1999, il n'arrive pa