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Libération

On peut gagner sans se doper

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publié le 29 août 2003 à 0h45

Un beau bébé, format bûcheron. Avec son double mètre, sa boule à zéro et ses paluches d'hommes des bois, Daniele Scarpa, venu témoigner hier au Forum mondial du sport, peut faire peur. C'est pourtant un très gentil garçon. Poli, cordial, et tout et tout. Simplement faut pas le chercher en lui parlant dopage. Ça l'énerve. Les autorités du sport italien et mondial en savent quelque chose.

Avant 1996, Daniele Scarpa était dans le moule. Il venait d'avoir 32 ans, était beau comme un enfant, fort comme un homme (air connu, merci Dali). Champion national, il accède à la notoriété internationale en devenant champion olympique de canoë-kayak en 1996, à Atlanta. Sa breloque en or lui vaut d'être un temps le nouveau chouchou transalpin.

Vache folle. Sauf que monsieur Scarpa n'a pas sa langue dans sa poche. Partout, où il est invité il se rend. Partout où il se rend, il parle. Pas pour balancer ­ ça ferait d'ailleurs mauvais genre pour un policier, ce qu'il est dans le «civil» ­, juste pour informer, alerter. En substance, il raconte une incroyable histoire. Celle du médecin de l'équipe d'Italie, qui fourgue aux kayakistes un produit à base de «liposomes». Fouineur, Scarpa découvre que le médoc en question est extrait du cerveau des vaches.

Forcément, en pleine affaire de la vache folle, ça fait désordre. «Lorsque j'ai commencé à raconter cette histoire, confie le champion, personne ne m'a cru. Une à une les portes se sont fermées. Ma fédération m'a déclaré persona non grata (en italien d