Remonter deux sets à rien face à n'importe quel joueur habitué des joutes au plus haut niveau n'est jamais une mince affaire. Le Français Grégory Carraz y est parvenu jeudi soir à Flushing Meadows face à son compatriote Arnaud Clément, et lui-même n'y croyait pas à la fin du match. «Je ne réalise pas bien. Revenir de deux sets à zéro, je ne m'en serais pas cru capable, surtout contre Arnaud, qui est réputé costaud physiquement. Le bonheur continu», s'étonnait Carraz, tout en reconnaissant avoir cru passer à la trappe plus rapidement que prévu. «Lors des deux premiers sets, je me suis bien planté tactiquement, je me suis fait trouer en passing et je n'avais plus trop de solutions.»
A 28 ans, le Savoyard, qui accepte le terme de sans grade, est arrivé à l'US Open à la 100e place du classement mondial, et il espère que cette sortie de l'anonymat à l'occasion de ce tournoi majeur ne sera pas éphémère. Au tour suivant, face à l'Argentin Guillermo Coria, il restait persuadé d'avoir ses chances. «Cet été, j'ai bien joué et je n'ai plus peur d'affronter les gros.»
Clément, lui, s'en voulait d'avoir laissé filer la victoire lors de ce match programmé sur un court annexe. «Mettre un orchestre à 20 m d'un court où deux mecs s'arrachent, c'est de l'irrespect total. Il n'y a qu'aux Etats-Unis qu'on voit ça ! Et j'aurais dit la même chose si j'avais gagné en trois sets. De toute façon, j'ai fait un mauvais match, mais il (Carraz) s'est montré très solide, notamment au service (25 aces) et l