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Libération

«L'athlète doit faire rêver»

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par Fernand URTEBISE
publié le 30 août 2003 à 0h46

Fernand Urtebise, entraîneur national, coach de Stéphane Diagana (400 m haies), chronique les Mondiaux pour «Libération».

Que vont-ils chercher ? La quête du Graal, «T'en vas pas chercher la lune» était l'expression populaire. Est-elle toujours aussi usitée maintenant qu'on y est allé ? Alors que l'actualité nous fait voyager vers Mars, sans doute le Graal actuel, l'inaccessible étoile qui transporte dans le rêve. Monsieur le président Lamine Diack, dans son discours introductif des championnats du monde, appelait les athlètes : «Faites-nous espérer, faites-nous pleurer, faites-nous rêver.» C'est ici pour l'athlète qu'est le noeud, il a rêvé un moment, maintenant c'est lui qui s'y colle, qui doit faire rêver. Il lui faut quitter sa région pour un exil lointain, «Paris c'est tout sauf un rêve pour moi», dit Manuela Montebrun. L'athlète doit travailler son geste pour lui donner de la fluidité, de l'harmonie, du charme même pour celui qui regarde. Un geste appris, répété parfois dans la douleur, mais «no pain, no gain» jusqu'à l'indéformabilité. Puis arrive la mise à l'épreuve de la compétition, transformer le savoir, l'exposer jusqu'à en faire une marque déposée. Un jour, surgit une dimension supplémentaire et pas des moindres, celle du public, puis celle du supporter qui ne doit surtout pas être trahi dans son rêve.

Mes voisins d'hier, dans le public, découvraient non pas le lancer du marteau ­ ils le connaissaient ­ mais un nouveau plaisir à suivre avec passion le concours de