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Libération

Chypre à défaire

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publié le 6 septembre 2003 à 0h53

Ah ! comme on aimerait qu'un jour un footballeur ose péter à table. Et dise : «Nos prochains adversaires, c'est rien qu'une bande de gros tocards. Et si on leur en plante pas au moins cinq dans la musette, c'est qu'on n'est même plus bons à gagner le tournoi de sixte du lundi de Pentecôte à Saint-Locdu-le-Vieux.» Au lieu de cela, le tripoteur de balle sert, sous différentes variations, la sempiternelle antienne : «Il n'y a plus de petites équipes.»

Peine-à-jouer. En version Bleus, avant le match contre Chypre ­ 86e au classement Fifa ­ samedi soir au Stade de France en éliminatoires de l'Euro 2004, cela donne : «C'est le genre de match piège. Ce sont des équipes que tout le monde voit perdre 6-0 mais...» (Henry) ; «Chypre, c'est un match à risque comme tous les matchs» (Thuram) ; «il faut avoir de la vigilance (...). Les supporteurs ne doivent surtout pas venir pour nous voir "cartonner" Chypre» (Santini).

Il est vrai qu'il y a quinze mois, en Corée du Sud, les Bleus ont été vaccinés à vie contre la suffisance, et qu'il y a un an tout juste ils s'étaient montrés peine-à-jouer, à Nicosie au match aller (pénible victoire 2-1, après avoir été menés 1-0). «Franchement, à l'époque, on ne voyait pas trop la différence entre les deux équipes», se rappelle Thuram.

Plus coton. Depuis, l'équipe de France version Santini a enchaîné les victoires (11 pour une défaite), enquillé les buts (37), squatté la tête du groupe 1 des éliminatoires de l'Euro et semble s'être soignée de sa Zidano-dépe