La jurisprudence Santini ne s'applique pas à Fabien Barthez. Elle veut que, pour jouer en équipe de France, il faille être titulaire dans son club. Or Barthez sera le gardien de l'équipe de France samedi contre Chypre même si à Manchester, son club, il ne garde plus rien du tout. Même pas une dent, assure-t-il, contre Alex Ferguson qui l'a relégué, depuis le début de la saison, au rang de troisième goal des champions d'Angleterre, c'est-à-dire au rôle de remplaçant du remplaçant, qui n'a même pas sa place sur le banc.
Zen. Ferguson ? «Contrairement à ce qu'affirme la presse anglaise, il est absolument faux de dire que ça chauffe entre nous. C'est un entraîneur que je respecte à 200 %. Je n'ai pas le droit de dire qu'il a tort et je ne vois pas l'intérêt d'avoir une discussion avec lui. Cela ne ferait pas avancer les choses.»
Quand même, sous la calvitie la plus célèbre du foot français, ça doit bouillonner, voire bouillir ? Non, assure avec le zen du moine bouddhiste celui qui honorera contre Chypre la 61e sélection d'une carrière débutée il y a près de dix ans, en 1994 : «Je ne ressens aucune frustration ni sentiment d'injustice. J'ai 32 ans, j'ai toujours envie de jouer, de m'entraîner ; il se trouve que je ne joue pas, c'est comme ça. Que voulez-vous que j'y fasse. Ce n'est pas une catastrophe de ne pas être titulaire, la catastrophe, c'est de se casser une jambe et de ne pas pouvoir jouer pendant un an.»
«On verra». Ferguson reprocherait à Barthez quelques-uns des six buts