Numéro 8 du Stade toulousain, Christian Labit découvrait Twickenham pour sa douzième sélection. Meilleur plaqueur français (14 plaquages), il fut aussi l'un des rares à tirer leur épingle du jeu.
Ces Anglais sont-ils si terribles ?
Après avoir encaissé 45 points, il serait malvenu d'affirmer le contraire. Ce qui est terrible, en fait, c'est que nous avons pris des essais classiques, en première main. Ça fait très mal. Et quand nous ne prenions pas d'essais, nous courions derrière une équipe qui avait franchi le premier rideau. C'est toujours délicat de jouer dans ces conditions. Les Anglais ont été bons parce qu'ils ont su varier, jouant au large quand ils savaient qu'on les attendait au ras, dans cette première zone de dix ou quinze mètres autour des regroupements. Wilkinson a parfaitement orchestré le jeu, il a fait simple, classique. Et puis, sur deux ou trois erreurs individuelles, ils ont réussi à passer.
A partir de là, on sait que c'est une équipe qui marque un maximum de points. Cela dit, sur le plan physique, je suis plus circonspect. Nous avons pris l'eau sur des choses simples, mais nous n'avons pas reculé sur soixante mètres dans des regroupements comme les Australiens ont pu le faire. Je ne suis donc pas convaincu qu'ils soient beaucoup plus forts devant.
Physiquement, vous n'avez pas l'air éprouvé...
Ils nous ont mis dans le rouge parce qu'ils sont passés. Après, nous avons dû jouer à reculons, ce qui est toujours compliqué. C'est ça le plus frustrant. Nous négocion