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Libération

Flandre: fin d'un cycle

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publié le 16 septembre 2003 à 1h01

Gistel (Belgique), envoyée spéciale.

Il pleut entre Ostende et Bruges, et la vieille Flandre cycliste est triste. Pas lui, pas ça. Lui, c'est Johan Museeuw, ancien champion du monde et triple vainqueur de Paris-Roubaix et du Tour de Flandre. Ça, c'est la récente perquisition chez lui (le 4 septembre) et le soupçon de dopage à l'hormone humaine (lire encadré).

En Flandre, la blessure est vive. «Ça fait très, très mal. Pourquoi l'attaquer comme ça, à la fin de sa carrière ?», lâche Freddy Maertens, 51 ans, ancien champion du monde et directeur du Musée national du vélo de Roulers, à quelques kilomètres de Gistel. «C'est trop de peine pour le cyclisme.» Johan Museeuw n'est pas seulement un voisin, c'est presque un petit frère. L'héritier d'une lignée révolue, le dernier de ceux qu'on appelle les «Flandriens», cyclistes durs à la peine, originaires de ce coin de Flandre.

«C'est fini.» «Il fait les kilomètres. Même sous la pluie, même sur les pavés, derrière le derny de son père, pendant 150, 160 kilomètres. Il se ravitaille sans s'arrêter. On a toujours fait comme ça, il faut souffrir. Plus tu souffres à l'entraînement, plus la course est facile après», résume Maertens.

Un autre champion, Roger De Vlaeminck, 56 ans, quatre fois vainqueur de Paris-Roubaix, renchérit : «C'est le dernier qui roule un peu fort. Il n'y a plus rien après lui, c'est fini.» Dans le genre dur au mal, De Vlaeminck, lui, à 14 ans, se levait à 3 h 30 du matin pour aller à l'usine en vélo, à 12 kilomètres, puis