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Libération

Juvisy, l'ancre bleue

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La Coupe du monde féminine de football débute aux Etats-Unis Reportage dans le club vivier de la sélection française.
publié le 20 septembre 2003 à 1h04

Ce jour-là, Daniel Fusier peste. «Je manifeste un petit agacement», rectifie-t-il. Contre «le petit Loulou», Louis Nicollin, président de Montpellier, qui casse le marché en proposant «10 000 balles par mois à des filles pour les faire venir dans son club». «Il a une équipe de mercenaires, des filles qui vont là-bas pour le pognon, alors qu'on vient à Juvisy pour jouer à Juvisy. Moi, je ne peux que leur donner une prime de 500 francs par match gagné. L'an dernier, si sur la saison, elles ont touché 10 000 francs, c'est le bout du monde.»

Passion. Le bout du monde, soit le «salaire» annuel d'une championne de France de football. Car le Football club féminin de Juvisy, en banlieue parisienne, que Fusier préside avec passion, a remporté l'an dernier son cinquième titre national. Depuis 1992, il n'a jamais fait moins bien que troisième du championnat et il est le principal fournisseur d'internationales (quatre) à l'équipe de France qui dispute, dès samedi aux Etats-Unis, sa première Coupe du monde (lire page suivante).

Au commencement, était le Football club ­ masculin ­ de Juvisy-sur-Orge, fondé en 1904. Puis vint, en 1971, la section féminine. «Y a un moment, les garçons n'ont plus voulu partager l'argent, ils croquaient toute la subvention», raconte Fusier, dont la femme est trésorière du club, dont la fille joue et entraîne et dont le fils vient parfois aider. Alors, en 1985, les filles ont pris leur indépendance sous la bannière du FCF Juvisy qui compte aujou