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Libération
Interview

«Les filles ont un sens plus affirmé du collectif »

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publié le 25 septembre 2003 à 1h07

Athènes envoyé spécial

Alain Jardel, 57 ans, appartient à une race d'entraîneurs en voie de disparition : les passionnés à fortes convictions. Ses coups de gueule sont fameux, pas appréciés de tous, mais les résultats plaident jusqu'ici pour lui, avec notamment un titre européen en 2001. La qualification de ses filles en quarts de finale le conforte dans ses méthodes. Il évoque ici son attachement au basket féminin et à ses spécificités, alors que l'équipe masculine est désormais privée de JO.

A haut niveau, quelles sont les différences entre basketteurs et basketteuses ?

D'abord les femmes doivent faire plus d'efforts. Sans parler de la question de la maternité, momentanément sacrifiée, elles s'entraînent largement autant que leurs collègues masculins, pour des rémunérations inférieures. Elles ont donc une motivation plus forte. L'autre nuance tient aux entourages respectifs. Les garçons sont sollicités par des tas d'intermédiaires, notamment commerciaux, et sont entourés de conseillers de divers ordres. Pour eux, la parole de l'encadrement est une voix parmi d'autres, et ils ont de grosses difficultés à s'y retrouver. Chez les filles, le coach et ses assistants sont plus écoutés. Elles ont un sens plus affirmé du collectif. Avec elles, le zéro-passe ça n'existe pas !

Mais les comportements ont tendance à se rapprocher...

Le basket féminin est encore protégé de certaines dérives. Je n'ai pas à gérer des filles réclamant la présence de leur préparateur physique. Je ne dois pas co