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Libération

Madame Ronaldo ne fait pas de miracles

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publié le 27 septembre 2003 à 1h10

São Paulo

de notre correspondante

A chaque but de la Seleçao féminine de football, qui affronte ce samedi la France dans une indifférence quasi totale, Milene Domingues vibre tout entière. Depuis le banc de touche qu'elle n'a pas quitté depuis le début du tournoi. Milieu de terrain au Rayo Vallecano à Madrid, la blonde épouse de Ronaldo n'est pas là pour jouer. Paulo Gonçalves, le coach, reconnaît que la Confédération brésilienne de football l'a imposée dans le groupe. Madame Ronaldo a été sélectionnée, non sur son niveau, jugé insuffisant (elle avoue elle-même ne pas être préparée), mais pour attirer supporters et sponsors.

«Barbie». Ses coéquipières n'ont pas apprécié, d'autant qu'elle a été choisie au détriment de l'une d'elles. «Au début, les joueuses l'ont rebaptisée Barbie», raconte Sergio Rangel, de la Folha de São Paulo, le plus grand quotidien du Brésil. Mais elle a su se faire aimer depuis.» Et sa présence commence à porter ses fruits. Surtout pour elle : elle va prêter son visage à la poupée Suzie, rivale locale de Barbie. Mais pas seulement. «Avant Milene, confie le journaliste, la presse se limitait au service minimum. Désormais, on parle des problèmes du futebol féminin.»

Au Brésil, dont l'équipe masculine a été sacrée cinq fois championne du monde, le foot féminin n'a pas encore droit de cité. «C'est très paradoxal, admet Soninha, la seule commentatrice de foot du pays. Mais le foot reste ici perçu comme un sport d'hommes.» «C'est une culture machiste», dénonce le