Imaginez plutôt... Les Bleus soumis à deux mois d'intense et austère préparation, travaux forcés indispensables à toute réussite. Seules une croisière marseillaise correctement négociée et une sortie hasardeuse par gros temps en mer de Twickenham avaient agrémenté ce chemin de croix. La compétition est la seule raison de vivre pour tout sportif de haut niveau : aussi nos coqs avaient-ils hâte d'en découdre.
Mais débuter dans une compétition majeure n'est pas une sinécure. La Coupe du monde 1999 et son chaotique début nous le rappellent, tout comme l'adversaire fidjien qui faillit nous éliminer à Toulouse. Même le «commando Berbizier» de 1995 avait connu une difficile entame.
Or, de tout cela, il n'en est pas question dans l'arène du Lang Park de Brisbane. L'approche du XV de France peut paraître timide en ce début de partie. La tension due à l'événement et la prudence eu égard à l'adversaire, souvent déroutant, sont manifestes. Tension lorsque Rougerie commet une bévue inhabituelle provoquant le premier essai fidjien. Prudence dans les options tactiques des Bleus déterminés à jouer au près afin de fixer et d'user l'opposant sans s'exposer à ses contres. Et si les Blancs se font remarquer, c'est autant par leur indiscipline, leur manque de technicité et de soutien proche dans le jeu au sol que par leurs plaquages féroces.
Avec Jauzion en fer de lance, missionné pour gagner la bataille du milieu de terrain, les Tricolores provoquent les fautes adverses et permettent ainsi à Micha