Strasbourg de notre correspondante
Aujourd'hui, le stade de la Meinau devrait, pour une fois, faire le plein : «Si les gens ne viennent pas pour Strasbourg, ils viendront pour Marseille», sourit, un peu amer mais néanmoins lucide, Marc Keller, le directeur général du Racing Club de Strasbourg (RCS). Le club alsacien a beau être repassé en L1 un an seulement après sa plongée en deuxième division, il est toujours en convalescence. Lors de la dernière saison, il n'a échappé à une nouvelle relégation qu'in extremis, et si le RCS aborde ce Strasbourg-OM avec une raisonnable septième place, il lui en faudra plus pour renouer des liens complices avec un public qui le boude toujours.
Déception. Car le Racing revient de loin et les Alsaciens demandent à voir avant de se persuader qu'il est vraiment revenu. Quand, en 1997, le groupe américain de management sportif McCormack achète le Racing à la ville, il promet beaucoup : joueurs de talent, stade dernier cri avec couverture mobile et gazon rétractable, et le reste à l'avenant. Las, le RCS se met à accumuler les défaites, et il n'en faut pas plus pour que les supporters crient à la trahison : si leur club collectionne les contre-performances, disent-ils, c'est parce qu'il est géré «de l'extérieur» par des gens qui ne comprennent rien à l'Alsace. Il est vrai que certains responsables du club y mettent du leur : le manager général et entraîneur de l'époque, Claude Le Roy, homme fort en gueule et aux propos définitifs, finira par traiter