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Libération

Les Boks rêvent de faire pâlir la Rose

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publié le 18 octobre 2003 à 1h26

Perth (Australie) envoyé spécial

Et si l'Afrique du Sud battait l'Angleterre samedi ? Il y a encore trois mois, personne n'aurait risqué un tel pronostic iconoclaste. L'Angleterre dominait le rugby mondial, les Springboks étaient finis, dépassés, de véritables has been. Ces derniers jours pourtant, à Perth, en Australie occidentale, on s'est pris à rêver. D'une surprise, d'une révolution. On a senti un changement de ton. Un frémissement. Rien de précis, juste de minuscule s indices. Où est l'intox?

«Nervosité». Côté africain, davantage de sérénité. Côté anglais, des signes de nervosité, d'anxiété : dans leur hôtel forteresse, le XV de la Rose gamberge. «C'est le match le plus important pour l'Angleterre depuis 1999», affirme le coach, Clive Woodward. En quart de finale de la Coupe du monde, à Paris, le demi de mêlée Bok, Jannie de Beer, avait éliminé les Anglais en leur passant cinq drops.

Depuis ce match, le XV de la Rose a battu toutes les nations de la planète. Mais on peut toujours compter sur les Anglais pour se mettre la pression. «On ressent plus de nervosité que d'habitude», confie le capitaine, Martin Johnson. «Je suis nerveux, j'angoisse de laisser tomber les gars», ajoute Jonny Wilkinson, le buteur infaillible de l'Angleterre.

Les Boks, eux, sont montés doucement en puissance. Ils séjournent dans un joli hôtel colonial, à Fremantle, le port de Perth, face à l'océan Indien : au-delà de l'horizon, ils peuvent imaginer les côtes africaines. Ils sont sereins, détendus. «J