Tokyo de notre correspondant
Dans un Japon plutôt féru de base-ball et de ballon rond, on vit ces jours-ci à l'heure australienne, au rythme de la cinquième Coupe du monde de rugby. Dans tout l'archipel, les supporters font bloc derrière l'équipe nationale même si seulement 600 d'entre eux ont fait le voyage jusqu'en Australie. Depuis la professionnalisation du rugby en 1995, les Japonais ont renoué avec la passion pour un sport qui est aussi, chez eux, l'un des plus anciens. Introduit à la fin de l'ère Meiji (en 1899) par un étudiant de l'université Keio diplômé de Cambridge, le jeu s'est popularisé au début du XXe siècle, en particulier parmi les expatriés européens installés à Yokohama. Quant à la Fédération japonaise de rugby, elle a été fondée en 1926.
130 000 licenciés. Après la Seconde Guerre mondiale, de grandes entreprises ont créé leur propre club afin de motiver leurs troupes au travail. «Le Japon avait perdu la guerre. Il fallait regonfler le moral des employés, les motiver dans les usines et au bureau. Les patrons voulaient ranimer la flamme collective. Pour cela, le rugby, c'était parfait. Dans notre pays, le rugby est d'abord un sport de travailleurs», explique Mayumi Noguchi, responsable du lobbying du club Sanix, équipe de Fukuoka (sud du Japon). Aujourd'hui, le rugby nippon rassemble 129 626 licenciés répartis dans 4 050 clubs, parmi lesquels quatre clubs féminins dont le Hachinoe Ladies, créé en 1982 à Aomori. «Le rugby n'intéresse pas que les hommes. Il att