Empêtré dans les affaires Young (Libération du 14 octobre) ou Kelli White, contrôlée positive aux Mondiaux de Saint-Denis, en août, l'athlétisme américain pourrait paradoxalement être sur le point de donner au monde une grande leçon. L'Usada, l'agence américaine antidopage, a en effet décidé de convoquer une quarantaine de sportifs américains devant un grand jury fédéral qui enquête sur un éventuel réseau de dopage organisé autour d'une nouvelle molécule, le Tetrahydrogestrinone (THG), un dérivé de stéroïde anabolisant.
Prescripteur. White, double championne du 100 et 200 m, a reconnu samedi faire partie du lot, tout en niant son im plication dans l'affaire. Un sportif convaincu d'usage d'ana bolisants risque deux ans de suspension, donc une absence aux JO d'Athènes en août 2004. Positive au Modafinil, un psychostimulant, la sprinteuse américaine risque déjà de perdre ses deux couronnes parisiennes. Or ce stimulant lui a été prescrit par le docteur Brian Goldman, ancien directeur du laboratoire Balco, propriété du nutritionniste Victor Conte, un fa bricant de compléments nu tritionnels, mis en cause par l'Usada dans la création de ce nouveau dopant. «Nous sommes quasiment certains que cette substance (le THG, ndlr) provient de Victor Conte et de ses laboratoires Balco», a martelé Terry Madden, directeur exécutif de l'Usada.
L'affaire a débuté en juin sur dénonciation d'un entraîneur qui a transmis à l'agence américaine une seringue contenant le nouveau produit. Le laboratoire