Professeur de lettres modernes, ancien
demi de mêlée et entraîneur de Gaiéllac (Tarn), Alain Gaillard, 54 ans, chronique les matchs
du XV de France.
Townsville : le nom résonne comme dans un western. A défaut de l'implacable tueur à gages exécutant froidement un honnête citoyen, le deuxième tableau de ce premier acte de la Coupe du monde met en scène l'ogre français déterminé à dévorer de modestes rugbymen nippons. Cette nouvelle répétition ne recèle aucune surprise à l'entame. Sept minutes de jeu, 14-3, et deux essais inscrits avec une facilité déconcertante. Option tactique claire : recherche de pénétrations autour des regroupements, en première zone, au niveau du numéro 10 adverse, Miller. D'autant plus efficace que les Japonais révèlent à cet instant une naïveté et une désorganisation étonnantes. Aussi la France paraît-elle emprunter la même voie que les Wallabies face à de bien pâles Roumains. C'est sans compter sur son éternelle inconstance tout autant que sur la solidarité, la générosité et le courage nippons.
Manque de concentration, approximations offensives, pertes de balle : les Français déjouent ! De sémillants Japonais non seulement resserrent leur garde, résistent mais déchirent la défense française sur un premier temps de jeu après une touche et marquent un magnifique essai par le puissant Konia. En cette fin de première mi-temps, le moindre ballon égaré en route par des Bleus ayant choisi l'école buissonnière nous permet d'apprécier la vivacité, la vitesse, la mo