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Libération

Un collectif anglais à très fort potentiel

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publié le 21 octobre 2003 à 1h28

Pierre Villepreux, ex-entraîneur du XV de France, directeur technique national depuis 1999, commente la Coupe pour «Libération».

Angleterre-Afrique du Sud méritait mieux qu'un essai, qui ne restera pas dans les mémoires, même s'il a rendu la victoire (méritée) des Anglais plus confortable. Les Springboks se sont illustrés par leur rugby engagé, s'appuyant sur un mental fort, exacerbé par la circonspection qui entoure les mauvais résultats avant la compétition. Ce n'était pas leur dernière victoire, facile, contre l'Uruguay qui aurait pu enlever le doute qui s'infiltre toujours sournoisement dans la tête des joueurs, voire du staff. Il semblait a priori difficile pour eux de se lancer, du moins en début de match, dans un jeu ambitieux. Surtout contre les favoris de la compétition. Ce match, je le qualifierai de «libéré», malgré la place laissée au seul affrontement. Globalement, il est resté, du début à la fin, très équilibré. Le jeu anglais présentant quand même, attaque et défense confondues, une cohérence et une consistance supérieures, appuyées par l'influence de certains joueurs d'exception.

Les Anglais ont développé sans sourciller leur rugby. Toutes les balles étaient bonnes à jouer: touches, mêlées, pénalités, situations de récupération grâce à des ballons abondamment dispensés par... Louis Koen, le n° 10 sud-africain, enclin à botter dans le dos de la défense. L'ailier anglais Robinson, toujours très créatif sur ce type de balle, aime le contexte désordonné que ce jeu