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Libération
Interview

«Le sportif, un cobaye idéal pour les nouvelles molécules»

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publié le 25 octobre 2003 à 1h33

Marie-George Buffet avait fait de la lutte antidopage son cheval de bataille. Son successeur au ministère des Sports, Jean-François Lamour, est plus discret. Il estime qu'il manque à la loi Buffet de 1999 un décret d'application sur les conditions du suivi médical des sportifs de haut niveau. Il a confié ce soin à Gérard Saillant, chef du service de traumatologie et d'orthopédie à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. Les conclusions de cette commission ont été rendues vendredi au ministère. Avec l'espoir que le texte sera adopté avant la fin de l'année. Le célèbre médecin, à qui Ronaldo avait confié ses précieux ligaments du genou, explique sa démarche.

Quel était le cadre de votre mission ?

Il s'agissait de définir la liste des examens indispensables pour protéger le sportif contre lui-même, mais aussi ses entraîneurs, ses médecins, contre les risques du surentraînement, voire les dérives dopan tes ou addictives du sport. Tout en restant dans des contraintes économiques, car on ne peut multiplier les examens à l'infini. Deux électrocardiogrammes annuels n'auraient, en effet, pas évité le décès du footballeur camerounais Foe. Il faut aussi tenir compte de l'ambiance procédurière qui entoure de plus en plus la médecine. Notre société ne supporte malheureusement plus la moindre prise de risque. Faire du sport de haut niveau, c'est accepter d'en prendre. A nous de trouver les limites.

Pourquoi vous ? L'évolution du dopage sanguin poussait au choix d'un hématologue...

La lutte