Sydney envoyé spécial
Quelques heures avant le coup d'envoi de France-Fidji, il déambulait, seul, dans la grande rue piétonne de Brisbane, prêtant une oreille distraite à un groupe de rock'n'roll. Après onze mois d'enfer, consécutifs au dépistage heureusement précoce d'un cancer, Tony Marsh endosse à nouveau le maillot d'une équipe de France qui, de son côté, s'avouait orpheline sans lui.
Ainsi, Yannick Jauzion, qui n'avait encore jamais été associé à ses côtés au centre de la ligne d'attaque des Bleus, affichait-il une assurance inhabituelle. «Jouer auprès de Tony est un gage de sécurité», murmurait-il, tandis que son acolyte de toujours, Damien Traille (ils ont été sélectionnés onze fois ensemble), repoussé sur le banc des remplaçants, ne cherchait pas à dissimuler son amertume : «J'ai accusé le coup au moment où Bernard Laporte a donné la composition de l'équipe. J'aurais été tellement content de retrouver Tony.»
Droit chemin. Pour tous ses coéquipiers des lignes arrières, Tony Marsh fait un peu figure de grand frère. Sa présence non seulement les sécurise, mais leur permet aussi de ne pas s'égarer sur le terrain. Depuis sa première titularisation en 2001 contre l'Afrique du Sud, c'est lui qui les remet systématiquement sur le droit chemin. A Brisbane, contre les Fidjiens, outre les deux essais qu'il a offerts à Yannick Jauzion, il a ainsi séché l'épouvantail Rupeni Caucaunibuca, dès sa première tentative de relance. «Je n'ai pas trop de mérites, prétendra-t-il après coup. P