Sydney envoyé spécial
Dans le jargon de la Coupe du monde, on les appelle les «costards», pour leur aptitude à bien croiser le veston. Ce sont les suppléants des remplaçants. Ceux qui n'ont même pas la satisfaction d'enfiler un maillot frappé du coq, numéroté de 16 à 22, et d'attendre ensuite sur le banc un signe libérateur du coach.
Sur un groupe de trente, ils sont ainsi huit à suivre, des tribunes, les performances de leurs camarades. Huit à faire néanmoins bonne figure «C'est capital pour le bon état d'esprit du groupe», répètent inlassablement les autres , à féliciter la blonde Amandine préposée à l'hymne, à signer quelques autographes, à tournicoter à proximité de la presse qui fait semblant de ne pas les remarquer.
«Passer les trois premiers matchs sur les gradins en costume ne fait pas trop plaisir», avoue volontiers Dimitri Yachvili, l'un des deux seuls joueurs français (avec le trois-quarts centre Brian Liebenberg) dont le nom n'est pas encore apparu sur une feuille de match. Et le demi de mêlée du Biarritz Olympique d'ajouter : «Pourtant, je me sens plus motivé que frustré. Cela fait trois mois que, comme les autres, je m'entraîne deux fois par jour, et même si je ne joue pas je ne me répète pas que j'ai envie de rentrer chez moi.»
Vendredi, contre les Etats-Unis, à l'occasion d'un dernier match de poule sans enjeu puisque la France est qualifiée pour les quarts de finale, les «costards» auront l'occasion d'enfiler le bleu. Laporte l'avait promis, personne ne repar