Pierre Villepreux, ancien entraîneur du XV de France, directeur technique national depuis 1999, commente la Coupe du monde pour «Libération».
Si on accepte que la performance consiste à accomplir une tâche aussi bien que possible, alors on ne peut accepter que les scores élevés, quelquefois démesurés (la défaite 142-0 de la Namibie face à l'Australie), de certains matchs n'interpellent pas outre mesure les organisateurs de la Coupe du monde. En effet, les nations surclassées ne peuvent pas être dénoncées pour leur manque d'engagement, leur implication et leur aspiration à améliorer leurs capacités. Elles ont toujours su être à la hauteur de leurs potentialités. Leur place dans cette compétition ne peut pas être remise en cause. En revanche, si l'on accepte qu'une compétition de niveau mondial soit jouée par les meilleurs, autrement dit ceux qui se présentent, quel que soit l'adversaire, avec une chance non pas de gagner mais de rivaliser, alors on est en droit de penser que la compétition proposée dans ce mondial n'est plus adaptée.
Le rapport de force est une donnée essentielle des sports duels, sinon la production perd de son intérêt et de sa crédibilité. Il faut préserver chez les participants l'espoir de réussite et non la crainte de l'échec, voire d'un fiasco synonyme de honte.
En terme de résultats, on peut classer les compétiteurs selon trois niveaux :
- le très haut niveau avec 8 équipes ;
- niveau intermédiaire avec 4 équipes ;
- le «maillon faible» avec 8 équipes.
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