Brisbane envoyé spécial
Une équipe fait rêver en Australie : celle de Samoa. Parce qu'elle est la seule des «petits poissons» (les petites équipes) à menacer les grosses machines professionnelles. Parce que les hommes en bleu jouent un rugby spectaculaire, risqué, aventureux, efficace pourtant, un rugby magique. A Melbourne, dimanche dernier, ces hommes-là, pour la plupart amateurs, ou semi-amateurs, ont fait douter pendant près d'une heure les super favoris anglais, avant de s'incliner. Samedi, à Brisbane, Samoa rencontre un autre cétacé, l'Afrique du Sud. Avec pour objectif, dit Semo Sititi, le capitaine, de «gagner une place en quart, et aller plus loin encore». A ce stade de la compétition, le vainqueur sera opposé à la Nouvelle-Zélande. «Nous voulons gagner au nom de tous les petits poissons», dit Michael Jones, entraîneur adjoint de Samoa.
Requins. L'ancien All Black, d'origine samoane, est modeste. Géographiquement, Samoa c'est 170 000 habitants, vivant sur les neuf îles de l'archipel du Pacifique. On dénombre aussi plus de 100 000 Samoans en Nouvelle-Zélande, en Australie et aux Etats-Unis ; 11 000 joueurs licenciés (370 000 en Afrique du Sud). Mais en matière de rugby, Samoa n'est pas un banc de menu fretin. Plutôt une bande de requins. Elle a joué deux quarts de finale en Coupe du monde en trois participations (1991, 1995). Plusieurs Samoans jouent dans les grands clubs pros, en Nouvelle-Zélande et en Europe. Et huit portent le maillot noir des All Blacks cette année