Tim Henman a remporté hier le tournoi Masters Series de Bercy en dominant en finale le Roumain Andrei Pavel 6-2, 7-6 (8-6), 7-6 (7-2), en deux heures et vingt-cinq minutes. C'est la victoire d'un garçon bien élevé et propre sur lui. Tim Henman, né à Oxford il y a vingt-neuf ans, n'est pas du genre à traîner dans les pubs ; il mange son pudding à la fourchette et dit toujours bonjour et merci. Il ne jette jamais sa raquette par terre. Il a démarré le tennis à 2 ans et demi sur le terrain familial. Il a pratiqué le cricket. Aujourd'hui, c'est aussi un excellent golfeur. En 1901, à Wimbledon, sa grand-mère fut la première femme à servir au-dessus de l'épaule.
Pedigree. Autant dire que Tim Henman possède un pedigree très british, qui le condamne à s'imposer un jour sur le gazon londonien. D'autant qu'il pratique un tennis élégant porté vers le filet et que sa volée de revers est ce que l'on a vu de plus pur sur le circuit depuis la retraite du Suédois Stefan Edberg. Le problème, c'est que Tim Henman, au cours d'une carrière professionnelle entamée il y a dix ans, malgré onze succès en tournoi, n'a jamais remporté Wimbledon. Ni aucun autre tournoi du grand chelem. Ni, jusqu'à hier, aucun tournoi Masters Series (la catégorie juste inférieure à ceux du grand chelem). Pire, l'Anglais a calé quatre fois en demi-finale à Londres.
La vérité oblige donc à dire que Tim Henman s'est forgé peu à peu l'image d'un joueur insuffisamment méchant pour gagner un jour un grand titre. Trop gentleman