La semaine dernière, Joé Seeten comptait les heures qui le séparaient du départ de la Jacques Vabre. Son bébé, Arcelor Dunkerque, un monocoque de 60 pieds, l'ancien bateau de Marc Thiercelin, est, cette fois, fin prêt. Et le Nordiste ne tient pas en place, passant au crible le moindre petit détail. Le cheveu blond en bataille, cet électronicien de 46 ans connaît à présent le bateau sur le bout de ses doigts couverts de corne. «Ce n'était pas le cas il y a deux ans pour cette même épreuve. Il avait été mis au point de justesse, dit-il. Depuis, nous avons parcouru de nombreux milles ensemble et partagé des heures dans les chantiers. Il a été optimisé pour cette course. On se connaît bien maintenant.»
Palmarès. Joé, comme beaucoup de marins, a fait ses premiers pas sur le bateau familial. Depuis, il est devenu maître voilier et son palmarès s'allonge jour après jour. Dixième au dernier Vendée Globe, troisième monocoque de la dernière Route du Rhum, quatre fois vainqueur du Tour de France à la voile, champion du monde des Quarter Tonner, recordman de la traversée de la MancheÉ A chaque fois, ce marin aux mains de fer a démontré son habileté à se faufiler dans les embruns. «C'est du pilotage pur, explique-t-il. Seul, quand on voit arriver du dur, il faut une vingtaine de minutes pour s'y préparer. A deux, on attend le dernier moment. Même pour une manoeuvre chaude, l'avantage d'un binôme c'est d'avoir ce plus d'énergie.»
Complices. Son but : arriver à se faire plaisir par tous les