Brisbane, envoyé spécial
Un match Blacks- Boks c'est un peu comme un combat astral, entre deux fantômes immortels, dans les étoiles, pendant que le commun des hommes, tout en bas et dans la boue, se dispute au pistolet à eau des titres anecdotiques. Depuis 1921, la Nouvelle-Zélande et l'Afrique du Sud ont décrété que chaque fois que leurs champions se rencontrent, c'est pour le titre de maîtres absolus de l'univers ovale. Cette fois, samedi, à Melbourne, les deux équipes jouent un quart de finale de la Coupe du monde. Et là aussi, il y a des comptes à régler.
Ambition. Les Africains ont réintégré le rugby international après la fin de l'apartheid, en 1992 et ont joué leur première coupe, chez eux, en 1995. Ils l'ont gagnée, en battant en finale des Blacks ultra-favoris. En 1999, Blacks et Boks ont joué la «petite finale», les Africains ont battu les Kiwis, pour la troisième place. Depuis, les Blacks ont pris leur revanche. En Tri Nations, les Néo-Zed ont battu les Africains 7 fois en 8 matchs. Mais un troisième larron sudiste a mis tout le monde d'accord : l'Australie. Alors, les deux équipes n'ont qu'une ambition, retrouver leur rang, le premier.
Traditionnellement, les matchs Blacks-Boks sont de brutaux combats d'avants, très engagés. Le but des deux équipes n'est pas seulement la victoire, mais de faire mal, de faire bouffer de la poussière à l'ennemi héréditaire. «J'ai eu le privilège de jouer les Boks, se souvient Michael Jones, l'ancien flanker All Black, champion du mond