Professeur de lettres modernes, ancien demi de mêlée et entraîneur de Gaillac (Tarn), Alain Gaillard chronique les matchs du XV de France.
La grande interrogation de ce quart de finale portait sur la première partie du parcours des Bleus. Leur facilité et leur aisance avaient-elles pour origine leurs capacités actuelles ou bien la faiblesse des adversaires ? La fulgurance de la réponse tricolore ne laisse pas d'impressionner, et tous les espoirs sont permis à ce XV de France, étonnant, séduisant, qui possède indéniablement toutes les qualités d'un futur champion du monde. Nous entendons déjà les arguties des esprits chagrins : les Verts manquaient de fraîcheur après avoir jouté contre les Pumas argentins et les Wallabies australiens. Certes, les farouches coéquipiers de Keith Wood étaient méconnaissables, mais les Français, quels que soient leurs adversaires, sont dominateurs, sûrs de leur partition depuis le début de la compétition. La seule fausse note à relever, hier, se situe dans la prise de la largeur où la fluidité de la circulation du ballon et le timing des interventions de Nicolas Brusque dans la ligne méritent quelque amélioration. Mais leur maîtrise, leur tranquille assurance doivent fortement inquiéter de laborieux Anglais. Les Français ne sont jamais aussi forts que lorsqu'ils ne sont pas favoris et la pression va peser de tout son poids sur le XV de la Rose.
De match, il n'y en eut point ! 27-0 à la mi-temps, du jamais vu en quart de finale de Coupe du monde ! U