Sydney envoyé spécial
Robbie Deans, ancien international All Blacks, entraîne la Nouvelle-Zélande aux côtés de John Mitchell. Pour Libération, il met en perspective les deux demi-finales de la Coupe du monde.
Nouvelle-Zélande-Australie : pragmatisme contre solidité
«Les All Blacks sont l'expression de l'indépendance, de l'esprit pionnier des Néo-Zélandais. Leur rugby est basé sur l'engagement, le dévouement au maillot, au pays. Longtemps, il a donné une image plutôt austère, fruste, mais il est aussi innovant. Nous jouons un rugby ouvert, intense, quoique très pragmatique, très pensé et prémédité. Nous passons beaucoup de temps sur les détails, les techniques, sur le «micro», plus que sur le «macro». Nous avons dû nous adapter. Nous impliquons toutes nos lignes et encourageons un rugby total, avec quinze joueurs dans le jeu.
«Il n'y a plus de système universel, de plan de jeu valable contre tout le monde. Nous devons prendre chaque match de façon différente. On étudie l'adversaire, ses faiblesses éventuelles et nos propres ressources. Nous cherchons toujours le truc nouveau pour conserver notre avance et anticiper les idées de l'adversaire.
«Les Australiens ont emprunté au rugby à XIII son professionnalisme et ses méthodes, parfois de façon un peu obsessionnelle, comme la défense très solide, basée sur un système planifié, qui déborde maintenant sur des systèmes d'attaque. Les entraîneurs Rod Macqueen et Eddie Jones ont créé une structure qui favorise un système de jeu qui minimi