Menu
Libération

Juste exister de tout son poids

Article réservé aux abonnés
publié le 15 novembre 2003 à 1h54

Le 3 novembre, à l'Insep (Institut national du sport et de l'éducation physique), l'équipe de France d'haltérophilie s'est offert un test à blanc en vue des championnats du monde qui ont débuté, vendredi, à Vancouver (Canada). Ensuite, Bernard Pagès, le directeur technique national (DTN), a réuni ses ouailles : «Bon, les gars, demain, soyez sympas : on a France 2.» Marlène Gudin, 25 ans, internationale en moins de 63 kilos, s'étonne : «D'habitude, ils se contentent de montrer des gros qui se pètent la gueule sous la barre.» Mondiaux aidant, l'haltérophilie tricolore a les honneurs des médias. Ce n'est pas souvent. Alors, le DTN rêve tout haut : d'obtenir en Colombie-Britannique les quotas olympiques qui donneront le droit d'envoyer des représentants aux Jeux d'Athènes en 2004 ; de Charles Rigoulot, un montreur de force de l'entre-deux-guerres, qui exerçait son art dans ces foires «où tout a commencé» ; d'un «barnum estival» qui montrerait «les aspects esthétique et préventif» de sa discipline ; d'un «sport-plaisir qui irait vers son public».

Dysfonctionnements. Bref, de tout sauf de flamber sur les podiums mondiaux ou européens. Où les places sont chères puisque l'haltérophilie est le quatrième sport le plus mondialisé de la planète (après le football, l'athlétisme et le volley-ball) : 169 pays affiliés à la fédération internationale, et 24 nations se partageant les 45 médailles mises en jeu à Sydney en 2000. Pour Pagès, «notre vecteur n'est clairement pas le haut niveau.» Du